Erich SAUER 1898-1959 ; Ouvrage de 1937 AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR
De toutes les carences qui anémient les églises de notre temps,la plus grave pourrait bien être le manque de connaissance réelle des vérités bibliques. On ne va guère au-delà des affirmations de base. Même pour le chrétien, la Bible est trop souvent un livre hermétique, inaccessible. S'il est vrai qu’ « ignorer les Ecritures, c’est ignorer le Christ », on peut aisément mesurer les conséquences qu'entraîne cet état de choses.
Or, il n'est plus à démontrer que, de tous les livres de la Bible, ceux de l’Ancien Testament demeurent les plus négligés et que — de tous les aspects de ce dernier — le plus mal compris soit l’harmonie ou unité de l’histoire du salut qui nous y est présentée et qui commande et conditionne, non la seule « histoire sainte », mais toute l’histoire. Voilà pourquoi L’aube de la Rédemption répond à un besoin, comble une lacune sérieuse.
Il n'est pas du tout nécessaire de partager les convictions de l’auteur jusque dans ses moindres développements pour s'enthousiasmer à la lecture de son livre. Il a su dégager l'essentiel, établir une synthèse claire, préparer à notre réflexion ultérieure un canevas logique qui est celui des Ecritures elles-mêmes.
Je regarde comme une grâce d'avoir pu, par cette traduction, contribuer à mettre cette étude à la disposition des lecteurs de langue française. Puisse-t-elle leur être en bénédiction comme elle l’a été pour moi.
Richard Doulière
Préface de l’auteur : L’histoire du salut telle que l’expose l’Ancien Testament repose sur l’autorité même de Jésus. N’en a-t-Il pas reconnu l’historicité littérale, même en ce qui concerne les parties les plus discutées ? C’est le cas, par exemple, de l’histoire d’Adam et Eve (Matthieu 19 verset 4), du déluge (Matthieu 24 verset 37 à 88) ou de l’expérience miraculeuse du prophète Jonas (Matthieu 12 verset 39 à 40). Parmi les confirmations données par le Christ à l’Ancien Testament, la plus frappante est peut-être celle qui concerne le livre de Daniel si attaqué par les incrédules. Le titre « Fils de l’homme » par lequel Il prend plaisir à se désigner lui-même, c’est en effet en Daniel qu’Il l’a puisé et c’est encore à ce livre qu’Il se réfère pour sa réponse lorsque le sacrificateur le presse et l’adjure de dire s’il est le Christ (Daniel 7 verset 18 à 14; Matthieu 26 verset 64; confère Matthieu 24 verset 27 à 28).
En ce qui concerne l’avenir, Il attend son retour glorieux (Matthieu 24 verset 27 à 31) et l’établissement littéral du royaume messianique, de la manière dont les prophètes les ont annoncés (Matthieu 19 verset 28; Actes 1 verset 6 à 7), fait d’ailleurs tout aussi évident chez les apôtres dont l’attitude vis-à-vis de l’Ancien Testament est conforme à la sienne. On peut le prouver aisément pour Paul (Rom. 5 verset 12-21 ; I Tim. 2 verset 13 à 14; Rom. 11 verset 23 à 26), pour Jacques (Jacques 3 verset 9; 5 verset 7) ou pour Jean (I Jean 3 verset 12; Apoc. 20 verset 2 à 7).
L’Ancien Testament qui fut la Bible du Seigneur Jésus (Jean 5 verset 39) contient plus de 3800 fois l’affirmation « Ainsi parle l’Eternel ». Pour le Christ — « parole » vivante et personnelle (Jean 1 verset 14 ; Apoc. 19 verset 13) — un simple iota de la Parole écrite avait plus de valeur que l’univers même. « En vérité, en vérité, disait-il, tant que la terre et le ciel subsisteront, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou trait de lettre » (Matthieu 5 verset 18, confère 24 À 35; Jean 10 verset 35). Paul, le grand apôtre, affirmait: « Je crois tout ce qui est écrit dans la loi et dans les prophètes » (Actes 24 verset 14).
La foi en l’Ecriture sainte comme révélation divine et en son indestructible autorité n’est pourtant pas une déification inintelligente de la lettre ni un étroit et païen asservissement. Elle a, pour elle, l’exemple des plus grandes personnalités spirituelles de l’histoire du salut, et parmi cette phalange, le Christ lui-même, le Fils de Dieu. Selon les termes du grand théologien Karl Barth, « la révélation se dresse... non !..., elle se poursuit pour nous dans l’Ecriture; elle ne l’annule pas, elle se prolonge dans les textes bibliques, dans les mots et les phrases, dans ce que les prophètes désiraient dire et ont dit, comme leur témoignage ».Ainsi, c’est du roi de l’histoire du salut que nous dégageons l’exposé de cette histoire. Toute la révélation est comme un cercle dont Jésus est le centre. Il est le soleil dont tout le cercle s’illumine (note 1). (...)