En présentant ce modeste ouvrage au public de langue française, nous croyons utile de préciser que Mma Georges Muller, née Colette May, n'a jamais eu de prétentions littéraires. Mais la paix et la joie qu’elle avait trouvées en Jésus, son Sauveur et son Maître, dès les premiers jours de sa conversion — en 1931 — avaient à tel point imprégné sa personnalité que son suprême désir, depuis lors, fut de faire partager à d’autres ce quelle avait elle-même expérimenté. Ancienne catholique pratiquante, commerçante dans une petite ville du Valois, très attachée à la religion ancestrale, elle ne craignit pas d’évangéliser son voisinage — et même sa clientèle — par le témoignage parlé et la distribution de portions du Nouveau Testament ou de tracts évangéliques. De jeune femme et mère de famille très réservée, assez distante et quelque peu altière quelle m’était apparue lors de notre première rencontre, dans son magasin d’horlogerie, en 1926, elle était devenue, en avançant dans la connaissance de la Parole de Dieu et dans la sanctification, magnifiquement simple, rayonnante et communicative. De toute évidence, elle brûlait du désir de faire partager à son entourage la joie profonde qu’elle éprouvait, dans une communion de tous les instants avec le Christ vivant, auteur de son salut et objet suprême de son adoration et de sa foi. Plus tard, après la mort de son mari — homme naturellement bon, mais qu’une telle hardiesse aurait effrayé — elle ne craignit pas d’installer, dans une partiede la devanture de son magasin d’horlogerie-bijouterie, de Cannes, un rayon d’exposition de Bibles, Nouveaux Testaments et traités évangéliques, pour le compte de la « Croisade du Livre chrétien ». Cela lui fournit de nouvelles occasions de témoigner pour Christ. Un peu plus d’un an avant son départ pour la Patrie céleste — survenu le 10 juillet 1959 — le mal dont elle sentait les premières atteintes lui imposa de longues périodes d’isolement et d’inactivité. Sa nature ardente s’accommodait avec peine de cet état. Après avoir joui longtemps d’une excellente santé, il lui fallait accepter d’être mise à la dure école de la souffrance. Mais ce temps fut mis à profit par elle de bien des manières. Notamment, en confiant au papier des récits d’expériences qu’elle avait faites, d’incidents divers dont elle avait été témoin, depuis les vingt-huit années qu’elle était née à la vie de l'Esprit. Elle composa ainsi peu à peu, sans s’en douter, une sorte d’itinéraire spirituel, fait de récits émouvants de vérité et de simplicité, empreints d’un grand amour des âmes encore dans les ténèbres ou dans la demi-obscurité d’une religion traditionnelle et formaliste. |
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