Jules Marcel Nicole () fut un pasteur et théologien protestant évangélique de nationalité suisse. Il fut engagé comme professeur à plein temps à l'Institut biblique de Nogent de 1932 à 19961. Ouvrage de 1994 

Née il y a plus d'un siècle, cette église atteste une vitalité non diminuée, puisqu'elle passe d'un million de membres en l'an 1948 à 22 millions environ en 2023. Il est important qu'à l'heure actuelle les croyants sachent ce qu'il en est de ce mouvement. C'est à cette information que les lignes qui suivent (une vingtaine de pages environ) sont destinées.

Extraits de l'ouvrage p9  : "... regrettable légalisme qui leur fait méconnaître un principe important de la Nouvelle Alliance, celui de la liberté chrétienne. Le légalisme adventiste se traduit surtout dans trois domaines : 

1. D'abord et surtout le sabbatisme : " Le quatrième commandement de (la) loi immuable exige l'observation du septième jour de la semaine comme jour de repos " . Le nouveau converti promet de " sanctifier le sabbat du coucher du soleil, le vendredi, au coucher du soleil, le samedi "

Or, le véritable sabbat chrétien, celui dont le chômage du septième jour était l'ombre, c'est le repos de la foi dans lequel nous entrons en Christ . L'Israélite avait six jours pour faire son ouvrage et devait se reposer le septième. Quand ce n'est plus moi qui vis, mais Christ qui vit en moi, quoi que je fasse, ce n'est plus moi qui le fais, c'est lui qui le fait en moi. Et moi, je me repose, aussi bien le samedi, le dimanche, que tout le reste de la semaine. Dans ces conditions, il n'est plus question de distinguer certains jours, mais il est normal de les distinguer tous 43. C'est un retour aux " rudiments " du monde d'observer les jours (sabbat), les mois (nouvelles lunes), les temps (fêtes annuelles) et les années (années sabbatiques et jubilés) 44. Nul ne doit nous juger " pour une question de fête (annuelle), de nouvelle lune (mensuelle) ou de sabbat (hebdomadaire) " car ces solennités sont " l'ombre des biens à venir " ; la réalité, " le corps est en Christ " 45

2. Une autre manifestation de légalisme, c'est l'obligation faite aux membres de l'Eglise adventiste de verser la dîme de leurs revenus pour l'œuvre de Dieu. D'ailleurs ce principe fut adopté assez tard, en 1879 46. Il figure dans la Confession de Foi : Les disciples du Christ " se conforment, pour le soutien de l'Evangile, au divin principe des dîmes et des offrandes "

Or, Ce que nous avons dit du sabbat peut se transposer pour la dîme. Tous nos biens, d'après le Nouveau Testament, sont à Dieu, et nous en sommes les administrateurs. Aussi les offrandes de la Nouvelle Alliance sont-elles basées, non sur un certain pourcentage, mais sur le principe du don spontané, joyeux et volontaire .

3. Les prescriptions alimentaires ne ressortissent que partiellement du légalisme. (...) Celui qui se fait baptiser doit promettre de s'abstenir " des boissons fermentées, du tabac sous toutes ses formes, de la viande de porc et de toutes les viandes impures " .Notons que les Adventistes ne voient pas dans la consommation de viande " impure " une faute religieuse, car ils classent les distinctions du Lévitique dans la loi cérémonielle abolie à la croix. Mais ils estiment que ces prescriptions " comme lois diététiques ne peuvent être abolies " et qu' " elles subsistent aussi longtemps qu'il y aura des hommes sur la terre " 50 . Le végétarisme total est préconisé, sans être imposé. Toute viande est traitée par Ellen White d'aliment malsain .Or, Une fois de plus, nous constatons que l'Adventisme impose des barrières à la liberté chrétienne. Rien dans la Bible ne nous autorise à dire que les viandes impures soient, en elles-mêmes, nuisibles à la santé. Nous pouvons encore moins soutenir scripturairement que le végétarisme soit plus hygiénique que l'alimentation ordinaire. Il est abusif de déclarer malsains des aliments que Dieu lui-même a donnés à l'homme comme nourriture, et que Jésus range dans les bonnes choses qu'un père peut donner à son fils 54 . Quant à l'abstinence des boissons alcooliques ou du tabac, c'est une question de conscience personnelle. Dans 1 Corinthiens 8, 9, 10, Paul maintient les droits de la liberté individuelle, tout en prodiguant des conseils sur le bon usage qu'on doit en faire. Nous déplorons que les Adventistes recourent au contraire dans ce domaine à des interdictions massives qui ne sont pas à leur place sous la Nouvelle Alliance 

Enfin : * Nous en arrivons au point le plus contestable de la doctrine des Adventistes : la purification du sanctuaire. Ils ne croient pas, comme on le pense parfois, que Jésus soit revenu en 1844. Ils refusent même de fixer n'importe quelle date pour ce retour. Mais l'année 1844 marque à leurs yeux un jalon indispensable dans l'histoire du salut : " Les saintes Ecritures ne renferment aucune période prophétique aboutissant au second avènement du Christ. La plus longue, celle des 2300 jours (Daniel 8. 14) qui s'est terminée en 1844, marque l'ouverture d'un événement céleste, appelé la purification du sanctuaire "  . Selon les Adventistes, sous l'Ancienne Alliance, pendant le cours de chaque année, les fautes des Israélites étaient transférées par l'offrande des victimes dans le lieu saint du tabernacle qui, de ce fait, devait être purifié par la fête annuelle des expiations. De même, d'après eux, " dix-huit siècles durant, Jésus a exercé son ministère dans la première place du sanctuaire ... Les péchés de ceux qui se repentent sont placés par la foi sur le Sauveur, et littéralement dans le sanctuaire céleste ... Il faut (donc) que le sanctuaire céleste subisse une purification réelle par l'éloignement ou l'effacement des péchés qui y sont inscrits " 57. A cet effet, " à la fin des 2300 jours ... selon la prophétie de Daniel, notre souverain Sacrificateur entra dans le lieu très saint, où il s'acquitta de la dernière partie de sa mission sacrée : la purification du sanctuaire " . 

Or, Qu'il y ait un sanctuaire céleste, c'est ce qui ressort de multiples textes . Que ce sanctuaire ait dû être purifié par le sacrifice du Christ, c'est encore vrai . Mais que cette purification ait commencé en 1844, c'est ce qui ne peut être basé sur la Bible. Dans Hébreux 9: 24, 25, nous lisons que Jésus est monté dans le ciel même, mais que ce n'est pas pour s'offrir plusieurs fois qu'il y est entré, comme le souverain sacrificateur entre chaque année dans le sanctuaire. L'ascension du Fils est mise en parallèle, non avec les cérémonies du culte quotidien dans le tabernacle lévitique, mais avec la cérémonie annuelle des expiations . Jésus est donc entré dans le lieu très saint du sanctuaire céleste dès le jour de l'Ascension  .

* idées avancées par les Adventistes sur la prophétie  : Une conception partiale et biaisée de l'Apocalypse , des 144000 et  du millenium . p13-17

* nous devons insister un peu sur la conception que les Adventistes se font de l'Au-delà. D'après eux, " la mort est un état d'inconscience. Tous les hommes, bons ou mauvais, demeurent dans leurs tombeaux depuis le jour de leur mort jusqu'à la résurrection " 

(...)Or les Adventistes commettent l'erreur, hélas assez répandue aussi en dehors de leurs milieux, de confondre la mort et l'inexistence. La Bible précisément ne nous permet pas de faire cette confusion. Avant de connaître Jésus-Christ, nous étions " morts par nos offenses et nos péchés " 108. Cela ne nous empêchait pas d'exister. Ainsi la mort physique, et plus tard la seconde mort dans l'étang de feu et de soufre 109, ne mettent pas fin à l'existence d'un homme. La mort est avant tout la séparation d'avec Dieu. Nous devons donc admettre, quoi qu'il nous en coûte, que les impénitents vont audevant d'un châtiment éternel, aussi éternel que la vie des rachetés, et que la flamme de leur tourment monte aux siècles des siècles 110. La gradation certaine de leurs souffrances 111 ne doit pas être cherchée dans le temps, mais dans l'intensité. (...)

Conclusion (extraits) (...) nous avons dû constater que leur enseignement sur bien des questions importantes, représente une déviation regrettable par rapport à la simplicité de l'Evangile. A coup sûr, ils n'ont pas raison.(...) c'est notre devoir de dénoncer l'erreur, où qu'elle se trouve ; et le mélange subtil d'erreur et de vérité que nous constatons chez les Adventistes — comme d'ailleurs dans le catholicisme romain — est particulièrement dangereux. Soyons charitables pour les personnes ; mais précisément la charité pour les personnes nous oblige à ne pas avoir de charité pour les idées fausses. " Celui qui ramènera un pécheur de la voie où il s'était égaré sauvera une âme de la mort " 122 . Notre vœu et notre prière, c'est que les lignes qui précèdent puissent ramener quelques-uns dans la bonne voie, et en tout cas empêcher les fidèles de s'en détourner .

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