Le premier homme et le premier plan : Un demi-siècle s’est écoulé depuis que le premier missionnaire et ses aides arrivaient au Calouquembe en Afrique occidentale portugaise pour entreprendre l’œuvre qui reçut plus tard le nom de Mission Philafricaine en Angola.
Cela nous reporte au temps des chariots hauts sur roues, traînés par de nombreuses paires de bœufs ; les communications avec la côte étaient très lentes et hasardeuses. C’était encore la triste époque des razzias et des esclaves. L’adaptation aux conditions de vie, la connaissance de l’indigène et des langues du pays posaient chaque jour de graves problèmes aux nouveaux venus.
L’entreprise était d’autant plus hardie qu’elle était dirigée par un homme profondément atteint dans sa santé : Héli Chatelain. Il était porté en avant par une vocation éveillée dans le creuset de l’épreuve et par le sentiment de la brièveté des années d’activité qui lui seraient accordées.
Jurassien, né le 29 avril 1859 à Morat où son père était fabricant d’horlogerie fine, Héli Chatelain eut dans son enfance un accident suivi de maladies qui, après trois ans de grandes souffrances, firent prévoir sa mort prochaine. Prévenu, l’enfant supplia Dieu de lui accorder de pouvoir consacrer les brèves années de sa vie au salut des indigènes de l’Afrique dont le sort misérable venait de lui être révélé par les récits de voyages de Livingstone et de Stanley.
Dieu exauça sa prière : l’enfant se rétablit. Doué de manière exceptionnelle pour l’étude des langues, le jeune Héli se prépara aux tâches futures par des séjours à l’étranger, principalement en Amérique où il suivit des cours de théologie et de médecine. Il s’imposa de rudes privations et une stricte économie pour amasser l’argent nécessaire à la réalisation de ses projets.
En 1895, nous le trouvons à New-York, linguiste réputé, auteur très apprécié de publications sur les langues angolaises, antiesclavagiste entreprenant et missionnaire africain de quelque expérience. Il avait à son actif deux importants séjours en Angola ; le premier avec une expédition scientifique, le second avec l'extraordinaire équipée de l'évêque méthodiste William Taylor, au cours de laquelle il avait pris une grande part à la fondation d'une œuvre missionnaire dans la région de Saint-Paul de Loanda, métropole de la Colonie. Chargé de l'étude de la langue kimboundou, il en avait fixé l’écriture et établi la grammaire. Le kimboundou est devenu la langue officielle, et la grammaire Chatelain est, aujourd’hui encore, utilisée à l’école coloniale de Lisbonne. Il avait quitté la Mission Taylor pour mettre à exécution le plan auquel il pensait depuis longtemps.
Pour répandre la Parole de Dieu et combattre la plaie virulente de l’esclavage, Héli Châtelain préconisait la création d'une chaîne de postes missionnaires, vraies cités de refuge, allant du port de Benguela, ancien lieu d’embarquement de ceux qu’on appelait le « bois d'ébène », au pays du Zambèze, en Rhodésie, où François Coillard, de la Mission de Paris, était à l’œuvre depuis 1884. Pour réaliser ce vaste programme avec peu d’argent tout en faisant sortir les Noirs de leur apathique paresse, cause de tant de maux, il voulait faire de ces postes missionnaires des colonies agricoles, artisanales et commerciales, où des missionnaires-artisans vivraient de leur métier avec l’aide d’une main-d’œuvre indigène salariée, formée par leurs soins. Le solde des gains ainsi réalisés devait permettre l'entretien de missionnaires itinérants vouant tout leur temps à l’évangélisation et aux interventions pacificatrices et antiesclavagistes.
Ce plan présenté par son auteur devant de nombreuses assemblées universitaires ou ecclésiastiques en Amérique et dans plusieurs capitales européennes, reçut l’appui des Américains. De notables personnalités y adhérèrent. Le 27 mai 1896, Héli Châtelain vit ses premiers efforts couronnés par la constitution de la « Philafrican Liberators’ League », Ligue des libérateurs amis des Africains, présidée par le Rév. L. T. Chamberlain, docteur en théologie.
Le 23 juin 1897, M. A. S. Hewitt, ancien maire de New-York, ouvrit la séance d’adieux des six premiers partants. Héli Châtelain était accompagné d’un agriculteur et de sa femme, M. et Mme Frank T. Lea, d’un charpentier-menuisier et de son épouse, M. et Mme W. Bell, ainsi que du Dr Wintsch qui, au dernier moment, s’était décidé à partir avec eux.
Héli Chatelain (1859-1908) est un linguiste et missionnaire protestant suisse né le 29 avril 1859 à Morat et mort le 22 juillet 1908 (à 49 ans) à Lausanne. Il s'engage auprès des populations d'Angola où il fonde une mission, et lutte en particulier contre l'esclavagisme qui y sévit encore au XIXème siècle.
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