ARNOLD BRÉMOND (1900-1983)
Ouvrage de 1955 Société Centrale D'Evangélisation
5 Paraboles de l’Espérance
Introduction : Les allégories que voici sont classées en trois groupes qui s'enchaînent : Paraboles de la charité, Paraboles de la foi, Paraboles de l’espérance. Ce n'est pas la foi, l'espérance et la charité, selon l'ordre du texte paulinien -1 Corinthiens Chapitre 13 verset 13- mais la charité, la foi et l'espérance.
Charité d'abord, car, dans la Création et la Rédemption, tout commence par l'amour. Il s'agit, bien entendu, de l'Amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ, signifié en particulier par les deux sacrements majeurs du baptême et de la Sainte Cène, comme aussi par le don de l'Esprit-Saint. Nous démarrons donc avec les sacrements, ces signes prodigieux de la Grâce.
En présence d'une charité si incommensurable, notre oscillante affection en retour est vraiment peu de chose. Elle n'a de valeur que si elle en est le rejaillissement secondaire et le reflet. Dieu, alors, l'agrée. Foi ensuite. Il faudrait dire batailles de notre foi, toujours hésitante, souvent syncopée, fréquemment en recul, mais efficace et victorieuse quand l’Esprit vient au secours de sa faiblesse.
Espérance enfin. C'est la plus dynamique des trois vertus théologales, le petit bourgeon qui vient sur l'écorce au dernier printemps, le tendre bourgeon printanier qui fait éclater les durillons de l’arbre, annonce la verdure, promet la floraison et fait entrevoir la belle récolte.
Ou encore, pour emprunter le langage de Charles Péguy, c’est la petite fille qui prend par la main ses sœurs aînées, les tire en avant, leur communique sa jeunesse, déride leur front, parce que le soleil matinal, qui déjà se lève aux lointains horizons du monde, lave leur visage, inonde leur cœur de ses rayons les plus purs.
Puissent ces nouvelles images dire le langage du Royaume de Lumière, promis par la charité de Dieu, attendu dans la foi par la vertu d’espérance répandue à nouveau sur L’Eglise en ces derniers temps.