La théologie s'inscrit dans le dialogue entre Dieu et l'homme. Or, l’inhabituel, c'est que dans ce dialogue interviennent une tierce personne et une tierce parole, suivies parfois d'une action qui n’est plus celle de Dieu, ni celle de l'homme. Oui, il est inhabituel de parler de Satan. Or, c’est de lui qu’il est ici question. Si son identité «céleste» l’élève au rang d'une créature à certains égards redoutable, en aucun moment nous n’oublions qu’il n'est qu'une créature. C’est Dieu que nous craignons et non le diable. C’est au Seigneur que va notre véritable attention et non à son Adversaire. Cependant, Satan est une personne réelle, ayant une volonté, des facultés, des possibilités. Jésus le désigne comme l’Ennemi à l'hégémonie duquel il nous soustrait. H nous instruit à le démasquer, à nous en détourner, à lui résister, à le combattre. Lorsque survient l'inimitié entre la postérité du Seigneur et celle de ('Adversaire, Christ est vainqueur, il nous donne de vivre et d’attester cette victoire. Calvin en était conscient lorsqu'il écrivait: «Saint-Paul nous avertit que nous avons la guerre, non point contre la chair et le sang, mais contre les Princes de l’air, les Puissances des ténèbres, les esprits malins. Il nous commande de vêtir les armes qui puissent nous défendre en cette bataille périlleuse. Il veut nous instruire que nous avons l’Ennemi près de nous, un Ennemi prompt en audace, robuste en force, rusé en cau- tèles, garni de toutes machinations, expert en science de batailler, et ne se lassant en nulle poursuite. Ne soyons donc point endormis en nonchalance tellement qu'il nous puisse oppresser.» LEglise endormie a négligé ce combat. LEglise fidèle et réveillée a toujours appelé les chrétiens à se dresser contre l’Adversaire. Encore faut- il le discerner en son être et en ses œuvres, pour que les coups à lui porter et la défaite à lui infliger lui soient assenés de juste manière. |