Presses Bibliques Universitaires, 1986 |
Admise ou non dans ses détails, l’approche du texte de la Genèse a le mérite de montrer le paradoxe merveilleux de toute parole de Dieu: en dépit du caractère indéniablement «contextuel» de certaines expressions, elle garde une étonnante jeunesse, une intelligibilité toujours actuelle, car sa valeur ne repose pas sur sa précision par rapport à la réalité du monde créé, mais sur la pertinence de son message au-delà de l’état des connaissances humaines d’une époque donnée. Par comparaison les modèles scientifiques, tout en cherchant à comprendre le monde avec exactitude, mais liés au langage et aux idées d’une époque donnée, n’échappent pas au vieillissement et doivent être continuellement révisés ou remplacés. Mais la science qui nous permet de serrer de plus en plus près l’intelligibilité des réalités sensibles est-elle porteuse d’un message ? C’est dans l’approche de l’interface «science et foi» que ce livre apporte un puissant stimulant à une attitude saine et vigilante. Ici une voie est frayée pour sortir de l’accusation de porter atteinte à la puissance et à la souveraineté du Dieu créateur du moment que l’on n’adopte pas une (la) théorie qui se veut scientifique. Mais la foi en Dieu reposerait-elle sur nos découvertes scientifiques? Ce serait un curieux retour à une théologie naturelle rationalisante du 18e et du début du 19e siècle ! Dieu n’est pas le bouche-trou de mes ignorances, ni la performance de mes connaissances. Non, la foi repose sur Dieu lui-même et sa révélation, jamais sur la science et ses théories, fussent-elles évolutionniste ou créationniste. Daniel BRESCH, agrégé de biologie-géologie, professeur à l'Ecole Normale d'instituteurs de Strasbourg |