UNE FEMME MISSIONNAIRE – SOUVENIR DE LA VIE ET DE LA MORT DE Christina COILLARD Recueillis par Mme C. REY

Société des Missions Evangéliques ; 1892 ; 140p

Christina Mackintosh (1829-1891),  Fille d’un pasteur écossais. mariée à François Coillard en 1861 , avec qui elle partagera l’œuvre d’évangélisation au Lessouto et au Zambèze pendant trente ans .

Cette ouvrage retrace la carrière de Madame Christina Coillard et, par là même, de celle de son mari et des débuts de cette œuvre missionnaire au Zambèze à laquelle leurs deux noms resteront toujours attachés. De là le récit que l’on va lire.

En nous décidant à le publier, nous cédons, avant tout, au désir de faire quelque bien, et de servir la cause de la mission elle-même. Mais nous aimons aussi à penser que ces pages contribueront à faire connaître la vie de nos femmes missionnaires, dont peu de personnes se font une idée exacte.

Avec de grandes différences, dues principalement au fait des voyages, la vie de madame Coillard est celle de la plupart de ses pareilles, en mission : en regardant de près ces existences, on y retrouverait, dans une sphère plus obscure, avec moins d’aventures et de dangers, le même dévouement, le même ardent désir de partager tous les travaux de la mission, le même amour pour les  âmes, les mêmes sacrifices. (…)

En 1892 la mort les a séparés : un coup d'œil jeté sur la vie de madame Coillard fera mieux comprendre ce qui lui revient dans la puissance de foi et d’action du vaillant missionnaire. Le témoignage qu'il a rendu lui-même à sa compagne, en lui fermant les yeux, suffirait déjà à marquer la place qu’elle occupait.

(…) Le grand service qu'une femme puisse rendre à son mari, c'est de croire en lui. En tous lieux, en toute circonstance, madame Coillard n’a jamais douté de celui dont elle portail le nom. Jamais, il est superflu de le dire, on ne la vit attirer l’attention sur son infatigable coopération ; elle aimait à se cacher derrière le compagnon dont elle partageait les travaux. EIle n’aspirait qu'à greffer ses propres facultés sur l'arbre commun et ne voulait porter de fruit que sur ses branches .

M. Coillard avait une haute idée de la collaboration féminine  :

« Un point qui m’a toujours frappé, disait-il en 1872, c’est la petite place que la dame missionnaire occupe parmi nous. A vrai dire, elle n’est que la femme, de son mari, rien de plus. « Chez les Américains, ailleurs encore, la dame missionnaire est reconnue comme un agent de la mision. On sait qu'indépendamment de son ménage, elle a sa part, et une large part, dans, l’oeuvre.

« On ignore généralemenl en Europe sur qui tombe le fardeau écrasant de la vie matérielle dans la fondation de nos stations, de nos constructions, et des complications qu’elles entraînent, sans parler des voyages. « On  parle beaucoup des missionnaires Hommes,  de leur courage, de leur activité, de leur œuvre, mais on ignore que, règle générale, le missionnaire n’est missionnaire que dans la proportion où sa femme l’est elle-même et le seconde. »