Ruben SAILLENS (1855-1942) - Prédication de 1908 . Pasteur Baptiste , fondateur de l'Institut Biblique de Nogent .

PRÉFACE : Ceux qui ont eu le privilège d'assister cette année aux Conférences pastorales de Paris n’oublieront jamais la matinée du 6 mai. Le sujet à l'ordre du jour et le nom du rapporteur avaient attiré un auditoire particulièrement nombreux. Pendant deux heures, M. le pasteur Saillens a parlé de la prédication contemporaine de la croix. Ce n'était pas un rapport, ce n'était pas un discours. C'était un mélange de pensée et de sentiment, d'éloquence et de poésie, qui faisait de ce travail une oeuvre tout à fait à part. Ce serait peu de dire qu'il a tenu ses auditeurs sous le charme ; il y a eu dans sa parole cette « démonstration d'esprit et de puissance » qui saisit l'âme jusque dans ses profondeurs.

M. Saillens nous a élevés dès l'abord et nous a maintenus jusqu'à la fin sur les hauteurs où l'on adore, et, lorsqu'il s'est tu, à peine les applaudissements, qui lui exprimaient nos remerciements unanimes avaient- ils cessé, qu'une prière montait jusqu'à Dieu, traduisant les saintes émotions qui remplissaient tous nos coeurs.

On peut dire que le rapport de M. Saillens a été, avant tout, un témoignage. Comme le Précurseur, notre frère n'a cessé de nous redire : « Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. » Il nous a montré comment dans l'Evangile tout se ramène à la croix et comment dans notre prédication tout doit s’y rapporter. C’est la croix qu’il faut prêcher à nos Eglises, c’est la croix qu’il faut présenter à notre peuple, en appropriant « la parole de la croix » aux milieux divers, mais sans jamais en atténuer la folie qui en fait la puissance. C’est par le côté où elle les heurte aussi bien que par celui où elle les attire que la croix est nécessaire à nos contemporains, comme aux pécheurs de tous les temps.

Nous avons eu le sentiment très vif que ce beau travail devait profiter à d’autres qu’à ceux qui l’ont entendu. Et c’est pour avoir exprimé ce sentiment au nom de tous que je suis appelé à l’honneur de le présenter au public — je ne dis pas de le recommander, car il se recommande assez lui-même. (…)

Paris, 31 mai 1908.     E. Lacheret.

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